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27 Jun

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 - Catégories :  #l'homme qui plantait des arbres

L’HOMME QUI PLANTAIT DES ARBRES

 

Au milieu d’un désert caractéristique que l’on trouve sur les plateaux de Provence, un homme passe l’essentiel de son temps à planter des arbres. Il traverse sans encombre la Première et la Seconde Guerre mondiale, sans cesser,

tous les jours, de planter des arbres. La solitude explique en partie cet acte quotidien, mais rapidement la mission qu’il s’est assignée dépasse son cadre personnel. Il veut redonner vie à la nature qui l’environne…

 

 

La nouvelle de Jean Giono qui suit a été écrite vers 1953 et n'est que peu connue en France.

Par contre, traduite en treize langues, elle a été largement diffusée dans le monde entier et si appréciée que de nombreuses questions ont été posées sur la personnalité d' Elzéard  Bouffier et sur la forêt de Vergons, ce qui a permis de retrouver le texte.

 

Fait peu courant, l'auteur a volontairement mis le texte dans le domaine public à sa création. Un geste déjà militant peut-être mais certainement encourageant.

 

Si l'homme qui plantait des chênes est le produit de l'imagination de l'auteur, il y a eu effectivement dans cette région un énorme effort de reboisement surtout depuis 1880.

 

Cent mille hectares ont été reboisés avant la première guerre mondiale, surtout en pin noir d'Autriche et en mélèze d'Europe, ce sont aujourd'hui de belles forêts qui ont effectivement transformé le paysage et le régime des eaux.

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Voici d'ailleurs le texte de la lettre que Giono écrivit au Conservateur des Eaux et Forêts de Digne, Monsieur Valdeyron, en 1957, au sujet de cette nouvelle :

 

Cher Monsieur,

Navré de vous décevoir, mais Elzéard Bouffier est un personnage inventé.

Le but était de faire aimer l'arbre ou plus exactement faire aimer à planter des arbres (ce qui est depuis toujours une de mes idées les plus chères).

Or si j'en juge par le résultat, le but a été atteint par ce personnage imaginaire. Le texte que vous avez lu dans Trees and Life a été traduit en Danois, Finlandais, Suédois, Norvégien, Anglais, Allemand, Russe, Tchécoslovaque, Hongrois, Espagnol, Italien, Yddisch, Polonais.

J'ai donné mes droits gratuitement pour toutes les reproductions. Un américain est venu me voir dernièrement pour me demander l'autorisation de faire tirer ce texte à 100 000 exemplaires pour les répandre gratuitement en Amérique (ce que j'ai bien entendu accepté).

L'Université de Zagreb en fait une traduction en yougoslave. C'est un de mes textes dont je suis le plus fier. Il ne me rapporte pas un centime et c'est pourquoi il accomplit ce pour quoi il a été écrit.

J'aimerais vous rencontrer, s'il vous est possible, pour parler précisément de l'utilisation pratique de ce texte.

Je crois qu'il est temps qu'on fasse une «politique de l'arbre» bien que le mot politique semble bien mal adapté.

Très cordialement

Jean Giono

 

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JEAN GIONO

 

Né à Manosque en 1895 et mort à Manosque en 1970, Jean Giono a vécu au cœur de cette Provence, dans laquelle s'est ancrée toute son œuvre. Il est d'origine modeste : son père, d'origine italienne, est un cordonnier et sa mère, d'origine provençale, est repasseuse. Fils unique, il suit ses études au collège de Manosque. En 1911, son père étant tombé malade, Jean Giono, qui n'a que 16 ans, doit arrêter ses études pour aider financièrement ses parents. Il devient employé de banque à Manosque. Il y restera, hormis la période de la première guerre mondiale, jusqu'en 1929.

La première guerre mondiale va le traumatiser. En 1916, il participe à la bataille de Verdun. Son meilleur ami ainsi que beaucoup de ses camarades sont tués. Lui, ne sera que "légèrement" gazé. Il reste choqué par l'horreur de la guerre, les massacres, la barbarie et sera un pacifiste convaincu.

Son père meurt en 1920. La même année, il épouse Elise Maurin, une jeune enseignante de Manosque. Il publie en 1924, Accompagnés de la Flûte, un premier recueil de vers.

Il écrit ensuite Naissance de l'Odyssée, qui est refusé par un éditeur et qui ne sera publié qu'en 1930. Puis il écrit Colline. Ce livre parait en mars 1929 chez Grasset et connaît un grand succès tant chez le public que chez les critiques. La même année, il publie, en Août, Un de Beaumugnes, le deuxième volet après Colline, de la Trilogie de Pan et dont Regain, publié l'année suivante sera le troisième volet. Gide, Paulhan, Chamson, et Guehenno l'encouragent avec enthousiasme. Giono décide alors de ne se consacrer qu'à l'écriture et quitte son emploi à la banque. Il achète, en s'endettant, la maison du Paraïs, sur les pentes de la colline du Mont d'Or. Il la restaurera, l'agrandira au fil des ans et l'habitera jusqu'à sa mort.

 

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Il publie, en 1931, Regain, un roman dont l'histoire se déroule à Aubignane, un village quasi-désert des Basses-Alpes.  

Durant les années trente, Giono compose des récits de plus en plus symboliques. Epiques, allégoriques et lyriques, ses romans enthousiasment la jeunesse. Giono, lui, ne perd aucune occasion d'afficher son pacifisme et de réaffirmer sa foi en la nature et en la tradition rurale. Il en appelle à une révolte contre le "machinisme" qui détruit les "vraies richesses".

Très sollicité, Giono se rapproche des communistes, mais s'en éloigne très vite, renvoyant dos à dos les systèmes capitaliste et communiste. Il publie alors de très nombreux manifestes pacifistes. Ces écrits lui vaudront d'être arrêté des le début de la seconde guerre mondiale et d'être emprisonné près de Marseille, pendant deux mois. Un non-lieu sera finalement prononcé et Giono sera libéré des obligations militaires. Il s'abstient alors de tout engagement politique et se consacre à son œuvre, notamment à la traduction de Moby Dick de Melville.

Le Giono de l'après-guerre relègue la nature au second plan et met l'homme, avec toute sa complexité et son ambiguïté, au cœur de ses romans. L'humanité y est dépeint sous une couleur sombre.

Il commence, en 1945, " Le Cycle du Hussard" avec Angelo (publié en 1958).

En 1954, il est élu à l'Académie Goncourt. Il publie également des Chroniques (Voyage en Italie, Notes sur l'Affaire Dominici, Le Désastre de Pavie...) . Il se consacre aussi au cinéma : déjà avant la guerre Marcel Pagnol avait adapté Regain et un épisode de Jean le Bleu (La Femme du boulanger) . En 1958, Gi
ono écrit le scénario de l'Eau Vive et, en 1960, il met en scène Crésus.

Giono subit un premier accident cardiaque en 1962. Il est mort le 9 octobre 1970, à la suite d'une nouvelle crise cardiaque

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